Les 4 modèles de tarification en rédaction web freelance

Sujet tabou, je sais : l’argent. 🤑

Comme freelance, tu as la responsabilité d’offrir des tarifs justes pour toi et ton client. 

Il se peut cependant que tu vogues pendant un moment avec des tarifs plus ou moins réfléchis. ⛵ C’est ce que j’ai fait durant mes trois premières années comme rédactrice web. Résultat = j’ai généré des revenus satisfaisants, mais j’ai travaillé en maudit 😛.

Deux autres années et beaucoup d’essais-erreurs plus tard, j’ai réussi à établir une stratégie de tarification plus intéressante pour mes besoins et ceux de mes clients.

Tu devineras que j’ai testé entre temps BEAUCOUP de méthodes de tarification. J’acceptais souvent ce que mes clients proposaient sans me poser de questions. Petit à petit, j’ai compris ce qui fonctionnait pour moi et pour les besoins du marché. En parlant avec d’autres rédactrices web freelance, j’ai aussi remarqué que chacune personnalise sa méthode de prix. 

Dans cet article, je te présente les quatre méthodes de tarification les plus utilisées en rédaction web freelance. Tu pourras t’en inspirer pour créer ton propre modèle.

Si tu cherches à te faire dire quel prix exact demander à tes clients, tu ne trouveras pas ce conseil ici. Les prix peuvent varier selon un nombre de facteurs et le type de rédaction web.

#1. La tarification à l’heure = bon pour commencer

En 2017, je me lance dans le vide et je quitte mon emploi de traductrice permanente dans une grande entreprise. Dès le lendemain, je me jette à droite et à gauche sur le web pour décrocher des mandats de rédaction web.

Je cherche sur Upwork, Pige Québec et d’autres réseaux de pigistes. La plupart des mandats intéressants proposent un tarif par heure. C’est le seul modèle de tarification freelance que je connais à l’époque, donc je l’accepte.

Je décroche un premier mandat. Il s’agit de rédiger du contenu pour un formateur web français. Il me paie 18$USD/heure. Je suis TELLEMENT excitée (je gagne de l’argent en écrivant des textes, dans mon pyjama, what? 🤩). Je collabore avec ce client pendant 6 mois. 

Au début, les rédactions qu’on me confie me prennent 10-15 heures de travail par semaine. Mais alors que je gagne en expérience, je deviens de plus en plus rapide. Vers la fin des 6 mois, ce qui me prenait 10 heures par semaine me prend maintenant 5 heures. Je facture donc de moins en moins d’heures pour ce client.

Tu l’as compris, plus je gagne en expérience, moins je gagne d’argent. Ça devrait plutôt être le contraire, non? Sans compter que mes rédactions continuaient de gagner en qualité. Le client a éventuellement accepté d’augmenter mon taux horaire à 20$USD/heure. Mais encore là, avec ma rapidité, je ne gagnais pas plus d’argent qu’au début!

Quand tu débutes en rédaction web freelance, tu n’as aucune idée combien de temps te prendra 10 publications Facebook, par exemple. Tu ne connais pas le client ni sa méthode de travail et tu ne sais probablement pas encore quelle question poser pour évaluer ta charge de travail (c’est 100% normal). 

Du côté du client, un prix par heure est plus facile à comparer avec d’autres freelancers. 

Si tu cherches à décrocher tes premiers mandats en rédaction web freelance, je te suggère donc d’offrir un tarif de l’heure. Tu pourras évaluer (tout en étant payée) combien de temps et d’efforts te prend tel ou tel projet et tu gagneras en expérience côté organisation.

 Une fois que tu as gagné l’expérience « de base », je te suggère de passer à un tarif par projet (#3).

#2. La tarification au mot = une référence partielle

La tarification au mot est d’abord un gros bémol pour tes clients. Ils pourraient croire que tu rallonges tes textes juste pour gagner plus d’argent. Puis, ce n’est pas parce qu’un texte est plus long qu’il génère plus de valeur ou de résultats. 

De ton côté, ce modèle peut sembler juste : plus tu rédiges = plus tu génères de revenus. Mais qu’en est-il des aspects du projet qui ne se calculent pas en mots, comme les rencontres avec le client et la recherche?

Tu l’as compris, la tarification au mot n’est pas optimale pour toi ni pour tes clients.

La seule façon dont la tarification au mot peut être pertinente est pour calculer un prix fixe par projet. Ce qui pourrait être utile dans des mandats de rédaction de contenu.

Par exemple, si un client te demande un article de blogue de 500 mots, le prix fixe sera normalement moins élevé que celui d’un article de 1000 mots, right?

Tu peux donc utiliser un tarif par mot comme « base » pour calculer la différence de prix (à l’interne, loin du regard de tes clients). Tu peux ensuite adapter ce prix selon les requis du projet, comme le nombre de rencontres et les révisions autorisées. 

Ce calcul n’est toutefois pas convenable à tous les types de rédaction. Je pense à la rédaction persuasive, par exemple, où un texte de deux lignes peut prendre 10 heures à rédiger et générer des milliers de dollars en revenus au client. 

Pour ce type de mandat, je recommande la tarification #3 ou #4.

#3. La tarification par projet = ta stratégie pour générer plus d'argent💰

Une fois que tu as une bonne poignée de mandats derrière la cravate, la tarification par projet est optimale. Tu es maintenant payée pour ton expertise et non pour ton temps. 

J’adore cette citation à ce sujet 🔻

Mes services de rédaction sont désormais seulement offerts par projet (#3) ou sous forme de retainer (#4). Rédiger des textes de qualité me prend beaucoup moins de temps qu’avant. Tu comprends donc que ce modèle permet de réaliser plus de mandats, donc plus d’argent. Il permet aussi aux clients d’établir un budget précis pour leurs projets. 

La tarification par projet comprend tous les aspects de l’activité de rédaction dans le prix, mais aussi les compléments. 

Par exemple, un tarif pour un article de blogue SEO de 500 mots pourrait contenir :

Tu comprends pourquoi tu dois avoir réalisé un nombre de projets avant d’offrir ce type de tarification! Tu dois connaître tous les tenants et aboutissants d’un projet de rédaction afin de t’assurer qu’ils sont compris dans le prix. 

Autrement, tu pourrais te retrouver à faire des rencontres et des révisions qui n’étaient pas prévus. AKA, une perte de temps et d’argent. 

Dans un cas où un client a besoin de plusieurs projets sur une base régulière, ce modèle peut devenir lourd à garder en place. Pour ce scénario, je recommande le tarif « retainer » (#4).

#4. La tarification retainer = le top du top, mais peut être dangereux

Si tu offres des tarifs par projet pendant un moment avec un client habituel, tu pourrais trouver que ce modèle est contraignant.

Le client te demande un texte. Tu crées un devis. Il te demande des ajustements. Tu fais les ajustements. Tu t’entends avec le client. Tu commences le travail. C’est lonnng.

La tarification par projet peut effectivement ralentir le processus de production quand un volume important de rédactions est requis. Tu dois aussi créer de nombreux devis, ce qui veut dire plus de travail d’admin pour toi.  

La solution : le retainer.

Le retainer est une entente par laquelle ton client retient l’accessibilité à tes services de manière régulière. Les grands avocats travaillent souvent sous forme de retainer – car leurs clients ne savent jamais quand ils auront besoin de leurs services. Ils les paient alors mensuellement pour préserver l’engagement. 

En rédaction web freelance, les modèles retainer mensuels sont idéals pour les clients qui ont un important volume de textes à produire chaque mois. Par exemple, des agences, des grandes entreprises ou des formateurs en ligne.

Normalement, un retainer est un prix fixe par mois qui donne accès à tes services selon certains termes. Attention, la version du retainer dont je te parle est différent d’une « banque d’heures ». À vrai dire, je ne recommande pas d’inclure un nombre d’heures dans ton entente de retainer (pour les raisons mentionnées dans le #1).

Pense à offrir plutôt un nombre de projets et assure-toi de mentionner que tu es disponible pour optimiser ces projets. Par exemple, si tu rédiges un site web e-commerce pour un client à prix fixe, tu pourrais ensuite lui offrir un tarif retainer pour mettre à jour son site web chaque mois avec un nombre de nouveaux produits.

Attention. Les entreprises n’apprécient pas particulièrement les dépenses mensuelles fixes – surtout si elles ont de la difficulté à prouver leur pertinence (ce qui est souvent le cas venant de personnes ne connaissant pas la rédaction web). Pour remédier à ce problème, je te suggère d’offrir un rapport mensuel à ton client sur retainer, qui comprend :

Le danger du retainer : en faire trop

Dans ton entente retainer avec ton client, tu dois spécifier ce qui est compris dans le prix mensuel. Je veux dire TOUT ce qui est compris : des rencontres aux révisions de texte, en passant par ta disponibilité par email et la recherche requise pour faire tes rédactions.

Le client pourrait malheureusement te traiter comme « un employé-freelance ». Il pourrait t’envoyer des demandes de mandats ou de tâches qui ne sont pas comprises dans ton entente. Il retient tes services, alors il pourrait croire que tu es là pour lui n’importe quand et pour n’importe quoi.

Le danger est donc de réaliser du travail qui n’est pas défini dans ton entente retainer. Autrement dit, travailler gratuitement.

La solution est bien sûr de bien communiquer avec ton client pour lui indiquer ce qui est inclus dans le prix.

Par exemple, pour l’un de mes clients, mon entente retainer mensuelle contient : 

Il se peut que le client n’« utilise » pas tous les livrables du retainer chaque mois. Et c’est ok. Il paie principalement pour ta disponibilité!

Que faire si les demandes du client dépassent l’entente du retainer?

Dans ton entente, tu dois également définir ce qui arrive si le client t’en demande plus. Ça peut être des frais supplémentaires ou tu peux simplement refuser ces demandes.

Enfin, rien ne t’empêche d’adapter ta méthode de tarification selon les projets et les besoins de tes clients. La définition de la pratique de la rédaction web n’est pas coulée dans le béton.  C’est ce qui fait sa beauté : tu peux créer ton propre chemin.

J’espère que ça t’éclaire!