Travailleur autonome : Combien d’argent dois-tu générer pour t’incorporer?​

Laisse-moi commencer par un aveu : à l'année 2020, je ne connaissais rien de la différence entre un travailleur autonome et une incorporation.

Je me suis lancée à mon compte comme traductrice et rédactrice web sans réellement connaître la définition de ces termes. J’ai naïvement collecté les paiements de mes clients dans mon compte bancaire personnel.

Petit à petit, j’ai remarqué que l’impôt prenait une grosse portion de mes revenus. 

Vers la fin de 2020, j’avais dépensé presque chaque dollar collecté par mon activité de travailleuse autonome, y compris les taxes de vente (TPS,TVQ et TVH) et les impôts qui appartenaient au gouvernement. 🤭

Je me suis mise à faire mes propres recherches pour voir comment je pouvais mieux gérer mes revenus… et pouf, je suis tombée sur l’incorporation. 

💡 Note 
Cet article ne vise pas à te dire quoi faire. Je partage simplement mon expérience personnelle.

Travailleur autonome vs incorporation : les avantages et inconvénients financiers

Travailleur autonome

En tant que travailleur autonome (aussi appelé freelance, pigiste, particulier en affaires, travailleur indépendant et entreprise individuelle), tu es ton entreprise, littéralement. Le gouvernement et la loi ne font pas la différence entre toi comme individu et ton entreprise. 

L’avantage principal est que pour te lancer comme travailleur autonome, tu n’as pas besoin de procéder à un enregistrement spécifique (au Québec).

Tu peux commencer là, maintenant, à générer des revenus et c’est 100% légal. Tu as l’option d’obtenir un numéro d’entreprise du Québec ou NEQ si tu veux, mais ce n’est pas obligatoire si tu utilises ton nom personnel comme titre de ton entreprise. 

De plus, si tu fais moins de 30 000$ par année avec tes revenus de travailleur autonome, tu ne pourrais pas non plus besoin de t’enregistrer auprès de la TVQ et TPS au Québec. (je t’invite à consulter cette page pour plus d’infos)

Tu collectes 100% des paiements de tes clients dans ton compte personnel, y compris les taxes de vente et les impôts. Ce qui peut s’avérer un énorme inconvénient.

Quand tu es une entreprise individuelle – et c’est ce que j’ai appris à la dure – tu as intérêt à manuellement séparer les fonds de chaque paiement que tu collectes. 

Selon mon expérience, l’idéal est de mettre 30% à 50% dans un compte séparé pour des fins d’impôts et de transférer les taxes de vente collectées – environ 15% – dans un autre compte. Si tu es organisé, tu as 3 comptes bancaires personnels pour ton entreprise individuelle. Et tu les tiens à jour chaque mois.

L’inconvénient ici, c’est qu’il est facile (et tentant) d’omettre ces étapes de gestion des revenus – qui demeurent facultatives – et de simplement dépenser chaque dollar qui entre dans ton compte. Comme je l’ai fait.

Tant que tu déclares tes revenus à la fin de l’année et que tu rembourses éventuellement ce que tu dois, personne ne va t’empêcher d’en faire la gestion comme tu le veux.

Un autre point à prendre en compte pour les particuliers en affaires est le taux d’imposition.

Tes profits (revenus moins dépenses) de travailleur autonome sont 100% imposés. Selon ta situation, tu pourrais devoir en redonner jusqu’à 50% au gouvernement.

 Incorporation

Depuis 2021, mon entreprise est incorporée. Elle est devenue une société par actions : une personne morale indépendante et immatriculée par le gouvernement.

En d’autres mots, mon entreprise et moi sommes devenues deux personnes légales et juridiques distinctes. 

Malgré que j’en sois la seule actionnaire (propriétaire), la société est une entité à part entière, avec ses propres comptes bancaires, ses propres dettes et ses propres numéros de taxes.

L’entreprise me verse un salaire (qui pourrait être aussi des dividendes). L’impôt que je dois payer sur ce salaire (ou du moins la majorité) est déduit à la source. Ce qui signifie que mon entreprise envoie obligatoirement au gouvernement la portion d’impôts sur mon salaire avant de me le verser.

Le plus gros avantage pour moi ici est que l’argent que je reçois dans mon compte personnel est net (et prêt à être dépensé en toute légalité 😜). 

Il s’agit aussi de montants réguliers stables qui équivalent à mes besoins.

Puis, j’évite les mauvaises surprises de fin d’année, comme un beau 20 000$ à rembourser au gouvernement. 😬 Du côté des taxes de vente (TPS, TVQ et TVH), les montants collectés de mes clients restent dans les comptes bancaires de l’incorporation. 

Quand arrive le moment de les transférer au gouvernement chaque trimestre, les montants sont là, intacts et prêts. Zéro stress!

Un autre avantage d’une incorporation est que l’argent dû au gouvernement est obligatoirement mis de côté et payé.

Après le salaire et les dépenses, l’argent restant dans l’entreprise est aussi imposé. Mais beaucoup moins qu’un particulier en affaires!

En effet, sur les premiers 500 000 $ d’une société par actions, le taux d’imposition est 19 % à 21%. On est loin du potentiel 50% pour une entreprise individuelle!

Pour moi, cet argent sert de compte épargne.

Le seul inconvénient pour moi réside dans les frais d’administration. Plus d’infos ci-bas.

Alors combien d’argent doit-on générer pour s’incorporer?

J’avais déjà lu quelque part que le chiffre d’affaires annuel recommandé pour s'incorporer était de minimum 100 000$...

…. bullsh*t.

Après l’avoir fait, et avec les connaissances que j’ai acquises aujourd’hui, je dirais qu’il est possible (mais pas adapté à tous) de s’incorporer avec un chiffre d’affaires annuel de 10 000$.

Et si, comme moi, tu veux faire de ton entreprise ta carrière long terme… 

Si tu bats de l’aile quand vient le temps de gérer tes finances de travailleur autonome et de payer tes taxes en bonne et due forme… 

…l’incorporation pourrait être une solution avantageuse pour toi.

Si tu veux t’incorporer mais que tu as besoin de la totalité de tes revenus pour subvenir à tes besoins, tu peux toujours te verser l’intégralité comme salaire, moins les déductions d’impôts à la source, les taxes de vente et les dépenses.

J’ai initialement payé environ 1500$ en services professionnels pour l’immatriculation de ma compagnie.

Ensuite, je dois payer des frais de renouvellement relativement négligeables chaque année, et selon le niveau d’activité de l’entreprise, des frais de comptable.

Si tu es travailleur autonome, tu le sais : les revenus sont souvent instables et il est plutôt difficile de prédire combien tu vas gagner l’année ou même le mois prochain…

Si tu cherches une certaine stabilité financière, mon expérience me dit l’incorporation pourrait être bénéfique pour toi. (Encore là, je te partage simplement mon expérience personnelle!)

Si tu penses faire grossir ton entreprise et que tu sais au fond de toi que les revenus peuvent monter rapidement… 

Ne fais pas comme moi, et ne célèbre pas tes victoires en dépensant chaque dollar qui rentre dans ton compte d’entreprise individuelle.

Je devrais conclure cet article en te disant « consulte d’abord un comptable, un notaire, un avocat ou un fiscaliste »…

Mon expérience personnelle me dit que c’est que ce n’est pas toujours essentiel. 

J’ai pris la décision de m’incorporer seule, en faisant mes propres recherches et en tirant des conclusions de mon expérience. J’ai trouvé un comptable ensuite, après avoir décidé.

C’est possible pour toi de faire pareil. 

Quelle décision vas-tu prendre?

Si, comme moi, tu raffoles de copywriting, je t’invite à obtenir ta copie de mon Glossaire – 23 termes que tu dois connaître en copywriting. 

Tu découvriras les concepts qui ont eu le plus d’impact sur les ventes de mes 100+ clients depuis 2017. 

Auteur

Glossaire - 23 termes que tu dois connaître en copywriting

Si, comme moi, tu raffoles de copywriting, je t’invite à obtenir ta copie de mon Glossaire – 23 termes que tu dois connaître en copywriting. 

Tu découvriras les concepts qui ont eu le plus d’impact sur les ventes de mes 100+ clients depuis 2017. 

@ Mélina Bélanger. Tous droits réservés.